L'hypersensibilité, qu'est-ce que c'est ?
- Celia&Eclipse
- 1 avr. 2021
- 13 min de lecture
Dernière mise à jour : 24 févr. 2022
Pour bien commencer, merci de déposer vos a priori à l'entrée, de vous décharger de vos habitudes et de laisser vos croyances au placard, car l'hypersensibilité, c'est un sujet que très peu de gens maîtrisent, en fin de compte.
J'ai mené une sorte de mini-enquête psycho-sociale sur différents réseaux sociaux, à laquelle ont répondu aussi bien des inconnus que des gens que je connais personnellement. Ce qui ressort de cette mini-étude... c'est que personne ne s'accorde sur ce qu'est vraiment l'hypersensibilité.

Selon certains, il s'agirait d'un état d'hyperémotivité qui rendrait la personne "atteinte" (oui, car à les lire, on croirait presque qu'ils parlent d'une maladie mentale) extrêmement sensible à ce qu'on lui dit, à elle, personnellement. En gros, selon eux, les hypersensibles sont seulement hyper-susceptibles.
D'autres, dans un schéma de pensée radicalement opposé, tentent d'expliquer qu'une personne hypersensible a des sens ultra développés et ressent profondément les émotions, énergies, doutes, peurs, pensées... des autres et de l'environnement en général.
Alors, où se situe la vérité "scientifique" du terme hypersensibilité ?
Grâce à Wikipedia, nous avons déjà un début de réponse :
L'hypersensibilité, en psychologie, est une sensibilité plus haute que la moyenne, provisoirement ou durablement, pouvant être vécue avec difficulté par la personne concernée elle-même ou perçue comme « exagérée », voire « extrême », par son entourage. Cette notion renvoie à un tempérament, à une caractéristique individuelle qui permet d'identifier un ensemble clinique défini en 1996 par Elaine Aron. Selon les recherches qui ont suivi, les « individus hautement sensibles » représenteraient entre 10 et 35 % de la population. Les caractéristiques de cet ensemble découlent d'une plus forte réactivité à une même stimulation, ce qui a des aspects positifs – Jung parle de « caractère enrichissant » – et des aspects négatifs, comme une sensibilité accrue à la peur.
Cet "ensemble clinique" implique que quatre caractéristiques principales doivent impérativement être présentes chez l’individu pour le considérer comme « hypersensible » :
Un traitement profond de l’information : la personne « hypersensible » traiterait l’information plus longtemps avant de passer à l’action.
Sens plus développés et réactions plus intenses aux informations sensorielles (reçues par nos sens) : les personnes « hypersensibles » peuvent donc se sentir très fatiguées et avoir besoin de s’isoler dans des situations « sur-stimulantes » au niveau sensoriel (et donc auront du mal à se concentrer dans ce cas). Par exemple : une salle de fête avec de la musique, des jeux de lumière...
Réactivité émotionnelle importante et grande empathie : cela englobe non seulement la difficulté à gérer les émotions qui submergent, le fait de vivre tout de manière plus intense et la sensibilité accrue au regard des autres mais également d’être très sensible aux autres (à leurs émotions et ressentis). Le docteur Aaron aurait mis en évidence le fait que les personnes hypersensibles auraient un nombre plus importants de neurones miroirs (ce qui entraine un vécu plus intense des émotions d’autrui). Il est donc parfois difficile pour ces personnes de faire la part des choses entre leurs ressentis et ceux des autres.
Sensibilité aux stimuli « subtils » de l’environnement : les personnes hypersensibles pourraient repérer des stimuli sensoriels assez faibles, que d’autres ne percevraient pas (ex : un son très faible, une odeur particulière, un détail « insignifiant » au niveau visuel, une sensation particulière au toucher, un goût qui donne la nausée, …). Ces stimuli pourraient retenir toute leur attention jusqu’à ce qu’ils disparaissent.
Le Dr. Aaron a, en outre, mis au point un questionnaire qui permet de savoir (de manière relativement subjective, il faut bien le dire) si on est hypersensible ou non. À vous de voir...

Deuxième point fondamental : les différentes hypersensibilités
Au sein même du vaste terme "hypersensibilité", on trouve des différences essentielles à prendre en compte à chaque fois que vous dites à quelqu'un (ou à vous-même) qu'il est hypersensible, car on n'est pas forcément hypersensible en tout.
- Hypersensibilité sensorielle : elle peut être visuelle (perception de lumières trop intenses, défaut de concentration sur des objets en mouvement (ou pas, d'ailleurs), environnements trop encombrés ou brouillons...), auditive (perception de sons très faibles, bruits parasites qui deviennent obsédants, sensation d'agression auditive...), olfactive (perception d'odeurs que les autres ne sentent pas, ou très peu, dégoût profond d'une fragrance, malaise dans une parfumerie...), gustative (perception des différents goûts dans une seule bouchée, capacité à distinguer les ingrédients, dégoût de certains aliments, pouvant provoquer la nausée...) et/ou tactile (sensibilité accrue au frottement d'un tissu, d'une étiquette, d'un ongle sur une surface rugueuse, sensation prononcée au moindre contact physique, textures qui dérangent...). On peut avoir toutes les hypersensibilités sensorielles, ou une seule, ou plusieurs mais pas toutes...
⚡ Cette hypersensibilité sensorielle s'appelle l'HYPERESTHÉSIE. Donc, si vous vous reconnaissez dans un ou plusieurs des exemples donnés ci-dessus, vous pouvez d'ores et déjà arrêter de vous définir simplement (et vaguement) comme "hypersensible" mais bien comme "hyperesthésique".
- Hypersensibilité émotionnelle : dans ce cas précis, on (enfin, je, et quelques autres) ne compte qu'une seule caractéristique : celle d'être particulièrement réceptif aux émotions. Il ne s'agit pas, ici, d'hyperémotivité (que nombre de gens, lambda ou psy, confondent avec l'hypersensibilité émotionnelle) qui nous fait fondre en larme quand on est en colère ou triste, par exemple, ou qui nous fait monter sur nos grands chevaux lorsqu'on est frustré ou provoqué. Au contraire, l'hypersensibilité émotionnelle permet d'avoir un accès hors normes aux émotions et énergies qui nous entourent, qu'elles proviennent de soi, des autres, de l'environnement, de la nature... (voir plus bas, le rapprochement avec le Human Design) Rien ne peut définir si quelqu'un est ou n'est pas hypersensible émotionnel, sinon l'individu lui-même. Je m'explique avec quelques exemples :
1. Si un enfant pleure toutes les larmes de son corps parce qu'il a perdu son chien, il n'est pas forcément hypersensible émotionnel. La tristesse n'est pas l'apanage des hypersensibles, ne l'oublions pas. En revanche, si vous constatez que l'enfant est inconsolable pendant plusieurs mois, ou qu'il semble s'être attaché à cet animal comme un adulte aurait pu le faire, ou qu'il refuse catégoriquement de s'attacher à un autre animal, il y a de fortes chances pour que cet enfant soit un hypersensible émotionnel.
2. Imaginons que vous êtes quelqu'un qui passe du rire aux larmes en quelques minutes, voire secondes, et qui est peut-être souvent taxé de bipolarité. Depuis que vous êtes enfant, on vous dit que vous êtes trop sensible, susceptible, à fleur de peau, que vous sur-réagissez, que vous ne prenez pas assez de recul, qu'il vous faut relativiser... La vérité se trouve au fond de vous-même. Oubliez un peu ces étiquettes qu'on vous a collées, et demandez-vous sincèrement : est-ce que mes réactions sont dues à mon manque de confiance en moi ? Si la réponse est oui, ce n'est pas à proprement parler de l'hypersensibilité émotionnelle (mais plutôt, dans ce cas, de l'hyperémotivité), mais bien un défaut d'estime de soi (sur lequel vous devrez travailler si vous voulez sortir du cercle vicieux qu'est votre vie). Si la réponse ressemble plutôt à "je ne comprends pas pourquoi je ressens tout aussi fort, alors qu'au fond de moi, je sais que ça ne touche pas particulièrement mon estime de moi-même"... cela y ressemble déjà plus.
3. Prenons à présent l'exemple sensible d'un individu qui, poussé à bout pour une raison X ou Y, pète un câble comme on dit, et commet un crime (passage à tabac, autre agression grave, meurtre...). Le jugement en revient au juge qui le condamnera (et non pas à l'opinion publique qui a déjà bien du mal à gérer sa propre vie correctement...), évidemment. Mais d'un point de vue extérieur, et objectif (autant que faire se peut), comment peut-on savoir si ce criminel est victime de son hypersensibilité émotionnelle ou tout simplement un sociopathe ? Sans le connaître personnellement, c'est impossible. En le connaissant personnellement, on peut déjà éviter les pièges des préjugés les plus stupides qu'a pu inventer l'humanité, et se demander à quel point il a été poussé dans ses retranchements pour en arriver là. Bien entendu, il reste, comme tout un chacun, responsable de ses actes. L'idée, ici, n'est pas de le condamner d'une manière ou d'une autre (en plus, c'est un exemple et ça n'implique personne de connu) mais d'essayer de comprendre pourquoi il en est arrivé là. La seule et unique façon de savoir si ce criminel fictif est bel et bien hypersensible émotionnel, c'est de comprendre dans quelle mesure la situation l'a fait péter un câble. Si la personne qu'il a tabassée/tuée l'a provoqué en lui balançant des horreurs sur ce qu'il est... le criminel n'est pas hypersensible (à la limite, il est peut-être hyperémotif...). Si, à l'inverse, la personne tabassée/tuée, ne l'a pas provoqué plus que ça, mais a exprimé des émotions et dégagé des énergies qui ont totalement échappé à la compréhension émotionnelle du criminel, il a agi par instinct, sans aucune maîtrise de lui-même, presque possédé par une force dévastatrice qui lui a dit que cette personne était fondamentalement mauvaise. Là est l'hypersensibilité émotionnelle. Elle implique donc de ne pas toujours comprendre les énergies qui nous submergent. Je le répète : cela ne nous dégage en rien de nos responsabilités. Ce n'est jamais la faute des autres, quand on pète un câble...
⚡ L'hypersensibilité émotionnelle est une capacité hors du commun à capter les émotions et énergies qui nous entourent, sans pour autant qu'on les comprenne, qu'on les contrôle, qu'on les accepte. Le secret réside dans le fait d'accepter cet état de fait et d'apprendre à vivre avec, tout en connaissant ses propres limites, et donc d'éviter toute situation qui pourrait nous faire "péter un câble". Apprenez à vous aimer, à aimer cette réceptivité aux énergies naturelles et humaines, à vous en servir à bon escient, à ne pas vous laisser déborder, à prendre du temps seul.e... afin de pouvoir dire à ceux qui ne vous comprennent pas : Moi, au moins, j'assume qui je suis. Et ça, croyez-moi, ça vaut tout l'or du monde...
☛ Différences entre hypersensibilité émotionnelle et hyperémotivité
Je ne saurais mieux l'expliquer que l'auteur de cet article, aussi vais-je me contenter de faire un copier/coller :
L’hypersensibilité : une manière de ressentir plus que d’exprimer. Comme j’ai l’habitude de le dire : l’hypersensibilité, c’est davantage une manière de RESSENTIR les choses, que de les exprimer. Et c’est bien là toute la nuance. Chez l’hypersensible, il est question de sensibilité : ce qui est ressenti, au sens corporel, puis émotionnel. Être hypersensible, c’est être à la fois en contact direct avec les subtilités externes et internes : je sens mon environnement sans filtre, et je suis à la fois dans une connexion profonde et intime avec mon monde intérieur. Ainsi, les émotions et ressentis sont intenses et les pensées fusent. C’est par cette richesse émotionnelle que certaines personnes hypersensibles expriment fortement leurs émotions : en pleurant, riant, criant… Elles sont si intensément ressenties, qu’elles s’expriment en conséquence. MAIS, ce n’est pas une règle absolue. Certaines personnes hypersensibles peuvent ressentir fortement leurs émotions, mais ne pas parvenir à les exprimer. Là où l’hypersensibilité se manifeste par une manière de RESSENTIR profondément tout ce qui nous entoure, l’hyperémotivité concerne davantage la manière d’EXPRIMER les émotions. Le Larousse la définit comme telle : « Disposition à réagir de façon excessive aux évènements dans le domaine relationnel ». Ainsi, les stimuli extérieurs, changements, difficultés sont sources de débordements émotionnels : les émotions submergent et dépassent (crise de larmes, coup de colère, crise panique…). L’hyperémotivité chez l’adulte se présente généralement sous les formes suivantes : - Hyperréactivité à des stimulus extérieurs qui ne font pas réagir la majorité des gens - Débordement émotionnel face à des situations génératrices d’émotions, même en ce qui concerne les émotions agréables - Fragilité face à toutes difficultés ou tout dysfonctionnements imprévus suivis parfois de crises d’angoisse, attaques de panique… - Difficultés dans la gestion des émotions - Impatience et manque de recul - Peur du changement et de l’imprévu - Ruminations - Difficulté face à l’inconnu - Tendance à l’exagération et/ou à la victimisation - Hyper-susceptibilité aux reproches et critiques - Pleurs et montées émotionnelles fréquentes dans les situations même les plus banales - Peur de l’abandon
→ Pour encore mieux cerner les différences entre hypersensibilité et hyperémotivité, je vous invite chaudement à lire cet article, qui est incroyablement satisfaisant de précision.
Attention, donc, à ne pas faire l'amalgame, ni quand vous parlez de vous, ni quand vous parlez des autres ! Gardez tout de même à l'esprit qu'un hypersensible peut tout à fait être, en même temps, hyperémotif ! Tous les hypersensibles ne le sont pas, et à l'inverse, tous les hyperémotifs ne sont pas hypersensibles.
❗ RAPPEL. Ne pas confondre ❗
Hypersensibilité ne veut pas forcément dire hyperémotivité. Encore mieux, ne confondez jamais hypersensibilité et susceptibilité, frustration, colère ou autre émotion négative qui n'a strictement rien à voir avec ce dont nous sommes en train de parler !
★ D'autre part, l'hyperémotivité se travaille (grâce à la gestion des émotions, notamment, ou autres outils de développement personnel et d'ouverture d'esprit), alors que l'hypersensibilité émotionnelle ne peut qu'être acceptée et utilisée à bon escient.
- Hypersensibilité mentale : Celle-ci concerne exclusivement la capacité de réflexion, et plus précisément la pensée en arborescence. Si vous ne savez pas de quoi il s'agit, voilà un résumé, d'après le site bilan-psychologique.com :
La pensée en arborescence est une pensée foisonnante. C'est une conséquence de la multitude des connexions neuronales dans le cerveau. La pensée se déploie parfois dans plusieurs directions, parfois en même temps, chaque idée se divisant en sous-idées, par association d'idées ou analogies. C'est une pensée en réseaux : chaque idée crée un ensemble d'autres idées, qui créent à leur tour d'autres idées, etc.
Bref, c'est épuisant. Le cerveau mouline en permanence, car chaque pensée en entraîne 10 autres, qui en entraînent à leur tour 10 de plus, etc. Si vous ne terminez pas vos phrases, que vous perdez régulièrement le fil de ce que vous étiez en train de dire, et qu'aucune pathologie liée à la mémoire ne vous a été diagnostiquée, vous pouvez, sans trop vous avancer, vous déclarer hypersensible mental.e.
⚡Ne cherchez pas d'autres articles sur l'hypersensibilité mentale sur le net : vous n'en trouverez pas. Je prends l'entière responsabilité de ce terme. En revanche, la pensée en arborescence est largement décrite sur le web et dans les livres de psycho (notamment celui, très bien écrit, de Christel Petitcollin, qui s'intitule "Je pense trop"). D'ailleurs, elle compare ça à de la surdouance... Pourquoi pas ? Mais je préfère penser qu'il s'agit plutôt d'une forme d'hypersensibilité mentale. Même si ça n'engage que moi !
- Hypersensibilité kinesthésique : On parle ici de réactivité corporelle, autrement dit, la rapidité d'exécution physique en réaction à une "pensée adrénalisante". Je m'explique : quelqu'un qui n'est pas hypersensible kinesthésique ne va pas réagir au quart de tour si un danger se présente. Il va d'abord, même si ça ne prend qu'une seconde, analyser la situation avant d'y répondre, d'une façon ou d'une autre. Au contraire, un hypersensible kinesthésique ne prend pas la peine de réfléchir, et réagit instantanément à un stimulus angoissant. Par exemple :
1. Un chien menaçant vous fonce dessus, manifestement pour vous attaquer. Quelqu'un de non hypersensible kinesthésique va d'abord réfléchir aux options qui s'offrent à lui - ici, la fuite, mais dans quelle direction ? Pour un hypersensible kinesthésique, en revanche, la réaction va être instantané. En fonction du tempérament de l'individu, il réagira instinctivement. Certains fonceront sur le chien, d'autres grimperont à un arbre sans comprendre comment ils sont arrivés là, quand d'autres encore choisiront la fuite dans la première direction qui se présente.
2. Un accident de voiture est vite arrivé. Une personne hypersensible kinesthésique va instinctivement savoir si l'accident sera grave, s'il sera blessé ou non, tandis qu'une personne non hypersensible kinesthésique devra attendre l'issue de l'accident (la stabilisation de la voiture) pour constater les dégâts.
⚡ Les hypersensibles kinesthésiques (là encore, un terme que je suis peut-être la seule à utiliser) ont une capacité hors du commun à entrer en mouvement aussitôt que l'information arrive jusqu'à leur cerveau, et à savoir instantanément si leur corps est en danger ou non. Il est donc de bon ton, dans une situation de danger, de faire confiance à la réactivité d'un hypersensible kinesthésique pour adopter la bonne stratégie. Un petit exemple rigolo...
⛤ Lien avec le Human Design

Si vous avez des bases en HD, vous savez déjà peut-être que l'hypersensibilité est largement prêtée aux centres énergétiques non-définis (en blanc sur la Carte de Vie). Selon moi, ça n'a rien à voir. Ou presque...
OK, un Réflecteur est naturellement sensible aux énergies environnantes, grâce à (ou à cause de, chacun son point de vue) tous ses centres énergétiques non-définis. Jusque là, je suis d'accord. Même si on n'est pas nombreux, les quelques Réflecteurs que je connais ont effectivement tous une sensibilité accrue, d'une manière ou d'une autre.
Mais là où ça se corse, c'est pour les autres types. Combien en ai-je vu se demander pourquoi ils étaient vraisemblablement hypersensibles alors que leurs centres G, cœur, splénique ou même plexus solaire étaient définis ? Les puristes vous diront que tout s'explique grâce au Human Design, même les incohérences, mais moi, je préfère la théorie de Christel Petitcollin (qui n'a strictement rien à voir avec le HD), selon laquelle l'hypersensibilité (sous toutes ses formes) se déclenche souvent à cause d'une enfance difficile.
Là aussi, on peut émettre des réserves, sans doute... Mais quoi qu'il en soit, à moins d'être Réflecteur (ou peut-être certains Projecteurs), on ne naît pas hypersensible. On le devient. Et ça, même si ça en fera peut-être monter certains au créneau, je l'affirme.
Bien sûr, tous ceux qui ont eu une enfance difficile ne deviendront pas forcément hypersensibles. Mais trouvez-moi une seule personne qui ait eu une enfance de rêve, qui soit hypersensible. Là seulement, je reverrai mon jugement...
Un peu d'explications quand même, parce que c'est bien beau d'affirmer ce genre de chose, mais encore faut-il en démontrer l'idée ! Alors voilà : le fait de grandir dans un cercle relationnel dont aucun membre n'a fait le premier pas vers le développement personnel, la remise en question, la non-victimisation, l'acceptation de soi et de l'autre... prédispose tout enfant "normalement constitué" à deux options :
- La première, c'est de devenir à son tour une personne centrée sur elle-même, qui se victimise en permanence, qui ne se rend pas souvent responsable de ses actes et de ses mots, et qui, en plus, est facilement rancunière.
- La seconde, c'est d'essayer de correspondre aux attentes de tout ce beau monde. Et par quel biais y parvenir, sinon en développant plus que de raison toutes ses capacités innées... au point de les rendre hors normes, bien plus "pointues" que chez les gens qui ont grandi dans une famille plus saine ?
✎ Pour la petite histoire, je suis passée par les deux phases. En tant que Réflecteur, en plus, j'étais déjà hypersensible à la naissance... J'ai longtemps essayé de comprendre le monde qui m'entourait, mais je ne rencontrais que des échecs, des murs, des obstacles et de la rancœur. Cette dernière a fini par devenir si forte que, mue par une colère de tous les instants, j'en voulais à la terre entière et n'avais aucune conscience des conséquences de mes actes et de mes paroles sur les autres. Je les rendais d'ailleurs très souvent responsables de mes problèmes... Puis, au fil de mon évolution spirituelle (premièrement) et personnelle (surtout à partir du moment où je suis devenue maman), j'ai pris conscience des choses, de cette colère qui m'habitait et qui, pourtant, ne résonnait pas au fond de moi. J'ai une âme sincère, sereine et bienveillante. Je le sais depuis longtemps, mais le conditionnement qui me caractérisait (celui d'être complètement centrée sur moi-même et de me victimiser en permanence) m'empêchait de le voir et de le ressentir clairement. Voilà, tout ça pour dire que rien n'est jamais perdu !
⚡Bref, pour en revenir à l'hypersensibilité et au Human Design, peu importe que vos centres G, cœur, splénique ou plexus solaire soient définis ou non, vous êtes de bons candidats à l'hypersensibilité si vous avez eu une enfance pas commode... Et bien entendu, cela concerne aussi bien les Projecteurs de tous ordres, que les Manifesteurs et les Générateurs.
N.B. Une enfance difficile ne veut pas forcément dire inceste, violence ou autres horreurs que l'on peut faire subir à un enfant. Ça signifie aussi avoir grandi avec des gens (famille ou non) qui ne nous a jamais laissé assez de place pour nous révéler, nous exprimer, devenir ce que nous sommes censés devenir. C'est parfois volontaire de la part des parents (ou n'importe quelle personne avec laquelle on a grandi), mais, plus souvent, c'est totalement inconscient. Alors, inutile d'en vouloir à notre famille ou notre entourage : ils sont ce qu'ils sont... et croyez bien qu'on choisit notre vie !
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